Bonne question ! Mais j’ai la réponse, disons des réponses qu’on peut résumer ainsi : incorporer les polices c’est lourd et généralement peu utile, générer des fichiers PDF hybrides pèse son poids mais peut s’avérer indispensable et lier vers des images c’est plutôt bof mais pas tout le temps.
Incorporation des polices aux fichiers
Dans les Propriétés, menu Fichier, de LibreOffice on peut choisir d’incorporer les polices en cochant la case ad hoc.
Pourquoi pas ? Mais surtout pourquoi ? En effet, le fichier devient soudain extrêmement obèse.
Avec Writer
On passe de 459 Ko à près de 12 Mo. Sachant que le cumul des deux polices de ce fichier représente 9 Mo, il semble, en outre, qu’aux polices utilisées dans le document, Writer en ajoute d’autres, les polices par défaut de l’application. J’avoue ne pas avoir jeté un œil dans les fichiers décompressés pour vérifier [1].
Impress avec ou sans caractères
Poursuivons avec une présentation Impress dotée d’une seule police de caractère et plus lourde au départ. Sans les polices incorporées, un « petit » 3,7 Mo quand même.
Avec, le fichier affiche un peu plus de 6,5 Mo.
Presque le double ! Néanmoins, il ne s’agit que du poids additionnel de la fonte incorporée. Un fichier plus lourd, ne devrait peser que 3 Mo de plus environ.
Calc : la police a la main lourde
Le fichier initial de Calc, une seule police de caractère affiche un petit 50 Ko.
Le même fichier avec sa police incorporée passe dans la catégorie poids lourds de la même façon que pour Impress.
Incorporer les polices, utilité et suggestions
L’incorporation des polices, compte tenu du poids supplémentaire ajouté aux fichiers est mince. C’est même tout à fait contre-productif quand vous travaillez dessus ; et c’est, le plus généralement, à éviter dans le cadre d’échanges de fichiers notamment si vous utilisez des polices courantes ou si celles, particulières, que vous utilisez, sont couvertes par le droit d’auteur et donc pas diffusables ad libitum.
C’est inutile pour les PDF comme le verra plus bas, sauf peut-être dans le cadre d’échanges avec une imprimerie et c’est à voir avec votre imprimeur de toute façon.
Cela peut être utile, voire indispensable pour un diaporama que vous présentez sur un autre ordinateur que le vôtre sans être sûr qu’il aura bien les polices que vous avez choisies.
D’une manière générale, on peut donc oublier cette fonctionnalité, sauf exceptions qui peuvent impliquer des symboles scientifiques ou des caractères non latins.
Créer des PDF hybrides
Les suites LibreOffice et OpenOffice permettent de générer des fichiers PDF hybrides, c’est-à-dire avec le fichier ODF d’origine incorporé. Ce qui permet notamment de pouvoir l’envoyer à quelqu’un pour le retravailler le cas échéant, mais aussi, voire surtout, de le rendre plus accessible. En effet, le PDF ainsi généré contient aussi « la source » du document dont les fichiers xml qui contiennent les données et les informations du document. Ainsi les personnes souffrant de fort déficits visuels, ainsi que les robots peuvent lire ce type de PDF. À l’heure du tout numérique et de l’échange de factures électroniques, c’est une fonctionnalité essentielle mais qui a les défauts de ses qualités. Le fichier ainsi généré pèsera, logiquement, environ deux fois plus que le PDF « simple ».
Les différents poids des fichiers PDF générés à partir d’un document Writer
En version PDF simple (si je puis dire) : 480 Ko.
En cochant ou non la case Incorporer les polices dans la deuxième boite de dialogue à l’exportation du PDF, le poids du fichier est identique et je n’ai pas constaté, en l’ouvrant sur un ordinateur qui n’a pas les polices prescrites, de problèmes d’affichage particuliers.
En version PDF hybride, à peu près deux fois plus lourd, c’est logique.
Le PDF issu du même fichier Writer avec polices incorporées dans le fichier et non plus au moment de l’export en PDF on passe à plus de 12 Mo. C’est lourd, mais pas très étonnant.
Impress et Calc : des fichiers de plus en plus lourds en fonction des options
Impress de 3,5 Mo, PDF « simple » à 10 Mo, PDF hybride avec une présentation dont les polices sont incorporées en passant par le PDF hybride en version sans polices (un peu plus de 7 Mo).
Un fichier créé sous Calc dans ses trois états de PDF : « simple », hybride, et hybride avec les polices incorporées au préalable. Même évolution en termes de poids : on passe de quelques Ko (42 Ko dans la première version) à plusieurs Mo (près de 4 Mo en fait).
Pourquoi faire des PDF hybrides ?
Comme je l’ai dit en introduction de cette partie : pour des raisons d’accessibilité principalement et pour pouvoir communiquer à des robots qui vont relever automatiquement les informations qu’ils trouvent sur les données xml et les mettre en place, par exemple dans une base de données.
Il n’y a donc pas de règle générale, sauf peut-être, que l’application qui nécessite le moins d’exporter des PDF hybrides est Impress étant donné que, de toute façon, les données d’une présentation dont les éléments sont organisés en « objets étanches » les rendent généralement peu accessibles [2] et peu intelligibles des machines.
Lier ou intégrer des images ?
La question ne se pose que pour le traitement de texte. Quand on veut insérer une image par le menu Insertion/Image
, on peut se contenter de la lier en cochant la case en bas à gauche de la boite de dialogue. L’image aura l’air d’être dans le document, mais, au lieu d’y être en quelque sorte « collée », elle sera simplement posée dessus.
Si on parle du poids des fichiers, il est clair que lier les images est intéressant puisque leur poids n’entre pas en ligne de compte. Ainsi dans ce fichier dont j’ai comparé les poids informatiques, et uniquement fait pour la démonstration, on peut voir qu’il passe de 17 Ko avec une image liée à 68 Ko quand elle est dans le document.
On serait tenté de se dire que c’est une bonne idée de ne faire que lier les images sauf que, d’après ce que j’ai pu constater, le lien n’est pas spécialement relatif et, quand on change le fichier d’emplacement, le reste ne suit pas et on se retrouve sans image. On voit, bien, d’ailleurs sur l’exemple ci-dessous, tout l’intérêt qu’il y a à donner une alternative à l’image de façon générale.
Alors, lier ou pas ? Ça dépend. Si le document doit contenir de nombreuses images avec de fortes résolutions, donc lourdes, il peut s’avérer tout simplement nécessaire de lier les images plutôt que de les ajouter au document tout en sachant les limites de cette méthode.
La plupart du temps, autant les ajouter : aujourd’hui on a des machines puissantes. Il y a une vingtaine d’années la question se posait autrement.
NB : si vous avez des problèmes avec l’affichage de vos images, faites un clic droit dessus et cliquez sur Formater l’image
, pour voir dans l’onglet Image
, si elle est liée ou pas.
Pour aller plus loin
- Les documents tests sont le dépliant à l’attention de rédacteurs pour SPIP 3.1 pour le traitement de texte, la présentation sur LibreOffice et le modèle de classeur qui transforme les lettres en couleurs et en nombres. On peut également trouver ce troisième fichier sur le site des modèles de LibreOffice.
- En savoir plus sur la fonctionnalité PDF hybride, un article sur l’excellent site abracadapdf.net.
- Facturation électronique : pourquoi le PDF n’est pas le format adapté, l’histoire du module de facturation libre développé par Odoo.