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Calligra, la suite bureautique de KDE

mercredi 11 septembre 2024

par ID

Calligra est une petite suite bureautique développée depuis 1998 par le projet KDE plus connu pour son environnement de bureau Plasma et certains de ses logiciels comme lecteur de PDF et d’EPUB Okular, le logiciel de dessin Krita ou encore l’éditeur vidéo Kdenlive.

Développée par une petite équipe, d’où le « petite » de l’introduction, cette suite bureautique comporte quatre logiciels :

  • Karbon, le logiciel dessin,
  • Calligra Sheets, le tableur,
  • Calligra Stage, le logiciel de présentation,
  • Calligra Words, le traitement de texte.

La première version date de 1998. La suite a connu une période de stase pendant quatre ans. Elle vient de sortir en version 4.

La logique générale

On peut démarrer Calligra soit à partir de l’application « Calligra » (Calligra Gemini) soit à partir d’un des logiciels de la suite. Dans le premier cas, le centre de démarrage s’ouvre. Il ne reste plus qu’à cliquer sur l’application désirée.

Le centre de démarrage de Calligra.
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Cela ouvre une fenêtre proposant de choisir entre un document récent, un document ou, selon le logiciel, un document personnalisé ou un type de modèle.

Les quatre applications de la suite bureautique Calligra.
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Le nombre de modèles proposés est réduit. Il est plus important pour le module de présentation Stage toutefois.

On peut paramétrer un peu l’interface. Par exemple, décider d’avoir le panneau latéral à gauche ou à droite de l’écran ou encore d’avoir les icônes et le texte pour ledit panneau : clic-droit dessus.

Configurer l’emplacement des panneaux latéraux dans Calligra.
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Ou décider d’afficher des barres d’outils : il y en a deux. Éditer qui affiche les boutons Défaire et Refaire et Fichier qui permet d’afficher ou non les panneaux.

Paramétrer l’affichage des barres d’outils dans Calligra.
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Karbon, le logiciel de dessin

L’interface de Karbon n’est pas très éloignée de celle de Draw ou d’Inkscape avec sa barre d’outils verticale, ici à gauche et les panneaux de préférences des outils et autres à droite. La palette est en bas et propose un grand choix de couleurs plutôt harmonieux.

L’interface de Karbon.
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Pour ajouter une forme, qui peut être du texte, une formule de math, une image, une forme géométrique, une note de musique, une « forme amusante », etc., on clique sur Ajouter une forme en haut à droite. Elles sont regroupées par catégories.

L’ajout de formes dans Karbon.
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Le format natif et par défaut de Karbon est le format ODG. Il ouvre bien les fichiers SVG simples. Dès qu’il y a un motif, des dégradés ou des images incorporées, ça passe moins bien.

À gauche le manchot en version originale, Inkscape, à droite ouvert dans Karbon.
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Il peut enregistrer dans d’autres formats dont le SVG et exporter en PDF.

Les formats d’image supportés par Karbon.
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Il n’y a pas (ou je n’ai pas trouvé) de notion de calque ou de couche comme dans Inkscape et Draw. Karbon, est, néanmoins, un bon outil de dessin vectoriel, qu’il faut apprivoiser comme les autres.

Calligra Sheets, le tableur

Par rapport à ses collègues de la suite Calligra, le tableur, Calligra Sheets, propose plus de modèles classés par genre. Ils sont en anglais. On trouvera ainsi une catégorie « Affaires » avec des modèles de feuille de balance comptable, de rapport des dépenses, de rentrées, de bon de livraison et de chiffrage. De quoi satisfaire une personne qui démarre en auto-entreprise. Les modèles « Maison et famille » vous proposent de choisir entre une calculatrice BMI (indice de masse corporelle), un traqueur de carte de crédit, un « plan du menu » qui est en fait un planning hebdomadaire des repas avec liste de courses associées, ou une checklist des vacances. Concernant les modèles du dossier « Général » ils se limitent à une carte d’étudiant et la feuille de travail blanche.

Sheets : un tableur visuellement assez proche de Calc par exemple.
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L’allure du logiciel est proche de celle de Calc avec son panneau latéral, ici à droite.

Pour créer un style, il faut aller dans Format pour ouvrir le Style Manager. Appuyer sur News ou Modify ouvre une boite de dialogue.

Configurer un style dans Sheets.
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Pour ajouter un graphique, il faut aller sur Ajouter une forme, onglet Diagramme. Quand le graphique, dans l’illustration, l’inévitable « camembert » est actif, le panneau à droite Manipulation des formes permet de le modifier très facilement. En revanche, il ne semble pas possible de changer les couleurs.

Les camemberts de Sheets.
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Calligra Sheets est loin d’être traduit intégralement en français. À moins d’avoir besoin de fonctions très spécifiques ou de table dynamique, c’est un logiciel qui tient bien la route et qui ne dépaysera pas vraiment par rapport à d’autres tableurs.

Calligra Stage, les présentations

Au démarrage, Calligra Stage vous demande de choisir entre un document récent, une série de modèles ou un type d’écran : vide ou 16/10 (16:10). Les modèles peuvent avoir une ou deux diapos maître, c’est le cas du modèle « pingouin curieux ».

Le modèle Pingouin curieux de Stage (pingouin qui est un manchot).
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Comme pour les autres logiciels de la suite, le panneau latéral (qu’il faut donc garder affiché) sert à presque tout. Si on part de l’écran vide, on arrive sur une diapositive absolument vide. Sans aucun espace pré-configuré.

Une diapositive entièrement dans Stage.
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Calligra Stage propose quelques « Styles de diapositives », première icône du panneau en haut.

Les styles de diapositives.
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Il reste toujours la possibilité d’Ajouter une forme pour mettre du contenu sur la diapositive, quel qu’il soit.

Ajouter un élément dans Stage.
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En revanche, il n’y a pas de possibilité d’ajouter des pieds de page. Il ne semble pas, non plus, y avoir moyen de modifier les arrière-plans des modèles. S’il pourrait être tentant de les utiliser, par exemple, pour Impress, ce n’est peut-être pas une bonne idée, la compatibilité entre les deux logiciels n’est pas excellente. Mais il reste la possibilité de les modifier dans Impress.

Le rendu d’une présentation, en haut la version originale dans Stage, en bas dans Impress.
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Calligra Stage reste néanmoins très utilisable.

Calligra Words, le traitement de texte

Si vous voulez utiliser un modèle, Calligra Words ne vous en propose que quatre : un document vide, un « document coloré » en deux colonnes, un modèle de fax ou une lettre professionnelle. On va oublier le modèle de fax (la suite a été développée fin des années 1990) et la lettre professionnelle qui est en fait un document vide avec des grands marges.

Words avec le panneau latéral à droite.
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On peut aussi créer un document personnalisé. Dans ce cas, Calligra Word vous demande d’entrer les dimensions. Par défaut, elles sont indiquées en points (pt), mais cela se configure facilement dans cette même fenêtre. L’ergonomie de Calligra Words peut être assez déroutante d’un premier abord.

Paramètres des pages dans Words.
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L’onglet Colonnes permet de paramétrer, comme son nom l’indique, le nombre de colonnes et l’espace entre elles. Il n’est pas possible d’avoir des colonnes de largeurs différentes.

Pour modifier un style, aller dans Styles pour ouvrir le Gestionnaire de styles. Pour configurer les polices, il faut d’abord cocher la case de ce que l’on veut modifier. Il en va de même si on veut modifier directement le paragraphe à partir du panneau latéral.

Configuration des polices dans Words.
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L’onglet Mise en page générale concerne l’alignement et la gestion des veuves et des orphelines [1]. Quant à Décorations, cela se limite à la couleur d’arrière-plan du texte.

Pour insérer un tableau, dans le panneau Édition de texte ① (première icône en haut), descendre sur Insérer > Tableau ② (première icône). À droite cette icône on peut insérer quelques champs ou Variables. C’est aussi à ce niveau-là (à droite de variable), que l’on peut insérer des « caractères spéciaux ».

Pour ajouter un tableau dans Words, ici il aura une ligne et deux colonnes.
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On peut également ajouter des notes de bas de page ou de fin sans que l’on puisse naviguer entre les notes et le texte. Au même endroit, il est possible d’ajouter une bibliographie mais sans lien avec un système de gestion de bibliographie. L’insertion d’une table des matières se fait à ce niveau en cliquant sur Contenu.

Words et l’ajout de notes de fin ou de bas de pages.
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Si on veut des entêtes et des pieds de page, c’est l’icône juste en dessous de Références. On peut, théoriquement, y ajouter des variables (ou champs) de type numéro de page, numéroteur de page, etc. Mais je n’y suis pas arrivée. Je veux dire, j’ai fait ce qu’il fallait pour sans avoir les résultats escomptés.

Insertion d’entête ou de pied de page dans Words.
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Et, comme pour Calligra Stage, on insère une image, une formule de math, etc. via Ajouter une forme.

C’est, peut-être, de toutes les applications de la suite, celle qui a le plus mal vieilli.

Les limites techniques

Calligra, comme tout logiciel, a des limites techniques. Il est évident qu’on ne demande pas à une suite bureautique développée par une toute petite équipe d’être aussi puissante qu’une suite qui dispose de plus de ressources, humaines et matérielles. Il ne s’agit donc pas des fonctionnalités manquantes ou pas par rapport à un logiciel comme LibreOffice.

Si on utilise la version flatpak avec un ordinateur sous Mageia et un environnement de bureau XFCE : Calligra ne trouve pas les polices, plus ennuyeux, il ne peut pas effectuer de correction orthographique en français puisqu’il ne trouve pas le dictionnaire. Dans un environnement de bureau KDE en revanche, cela fonctionne correctement.

Un autre problème concerne les versions de format ODF supportées et, surtout la compatibilité avec d’autres suites bureautiques, notamment LibreOffice. Parmi les soucis que j’ai rencontrés en ouvrant des fichiers fait avec LibreOffice dans Calligra :

  • un fichier ODG avec un trois formes, une convertie « Corps de révolution 3D », une autre en 3D et la dernière avec simplement un dégradé radial, seule la dernière est affichée, à la réouverture dans Draw, les deux premières formes sont perdues, et la troisième a changé d’allure, le dégradé est devenu linéaire ;
  • dans Calligra Sheets, si je mets de côtés les fonctions (il en a moins, logiquement, que dans Calc), les plages nommées ne sont pas reconnues correctement et cela génère des erreurs ;
  • la bibliothèque de formes de Calligra Stage est plus petite que celle d’Impress, ce qui n’est pas choquant, mais cela donne des distorsions dans l’affichage ;
  • et enfin Calligra Words perd définitivement le contenu des variables, la mise en forme n’est pas gardée à 100 % avec des risques de perte de contenu, et les images ancrées au paragraphe se retrouvent toutes en haut de la première page du document.

Calligra ne supporte probablement pas le format ODF 1.3 [2] qui est celui par défaut de LibreOffice depuis 2021 et avec ses limitations, l’échange de fichiers entre les deux suites surtout de LibreOffice vers Calligra risque de ne pas se passer toujours bien. Surtout dans le cadre de fichiers complexes.

Dans l’autre sens, il peut y avoir aussi des distorsions, on l’a vu, mais sans perte de contenu.


[1Le nombre de lignes d’un paragraphe en bas de page.

[2Le travail sur la version 4 a surtout été un travail sur le transfert d’une interface de programmation d’application (API) à une autre sur l’interface elle-même.


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Voir en ligne : Calligra Office 4.0 is Out !